L'Héritage des Légendes.

MYTHE : Définition du mythe selon le dictionnaire Petit Robert
"Récit fabuleux, transmis par la tradition qui met en scène des êtres incarnant, sous une forme symbolique, des forces de la nature, des aspects de la condition humaine ".
LEGENDE : Définition de la légende
"Représentation de faits ou de personnages, souvent réels, déformés ou amplifiés par l'imagination collective, une longue tradition littéraire ou l'invention poétique "

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Les peuples amérindiens ont continué à  transmettre à leurs enfants, les mythes, les légendes qui leur ont été transmises de leurs ancètres. C'est ainsi qu ils racontent  les événements, les souvenirs ou les expériences physiques ou psychiques survenues à leurs peuples.Tout ces récits sont le patrimoine oral de toutes les tribus , et toute cette "mémoire" existait et se transmettait bien avant l'apparition de l'écriture et bien avant l'arrivée des premiers "pionniers". La mémoire seule était la gardienne de tous ces trésors gardés précieusement et se perpetue encore de génération en génération.
Tout cet héritage, le fait de garder ces récits toujours en mémoire, ont fait qu'ils ont survécu et sont restés gravés dans le coeur de tous.
Les fêtes étaient des occasions privilégiées pour permettre aux conteurs de s'exprimer. Certains d'entre eux étaient d'ailleurs reconnus pour leur art oratoire et avaient grande réputation. Chez les Hurons-Wendat, au pays de Wendake, les mythes et les légendes faisaient partie de la tradition, particulièrement en hiver, alors que les familles se regroupaient autour du feu dans la maison longue pour écouter et réécouter ces histoires. Par contre, selon une très vieille croyance, l'été était une saison à proscrire, car une personne racontant des légendes en été était susceptible de voir des serpents et des crapauds se glisser dans son lit.Les mythes et les légendes, racontés lors des cérémonies et des festins, amenaient les gens aux frontières du rêve. Le présent s'évanouissait au fil des paroles du conteur qui amenait son auditoire dans un passé fort lointain. Ce passé, tout d'un coup, comme par magie, devenait une réalité.
La tradition orale amérindienne fait beaucoup référence à des récits légendaires mythiques qui mettent en scène des histoires et des personnages ayant vécu dans des temps très anciens. Bien souvent, ces mythes et ces légendes expliquent l'origine et la raison de l'existence des êtres et des choses. Certains thèmes, tels le bien, le mal ou l'origine du monde, se retrouvent dans le patrimoine mythique de nations disséminées un peu partout sur la planète. Comme si l'imaginaire des humains n'avait pas de frontières.
Les mythes et les légendes accordent une place prépondérante aux animaux. Les animaux ont une âme au même titre que les humains et que plusieurs espèces
 animales démontrent même des qualités supérieures à celles des humains. Dans cette foulée, nombre de légendes mettent en scène des animaux qui font preuve de valeurs humaines ou qui présentent des attitudes et des comportements plus humains que les véritables humains. Ces valeurs, attitudes et comportements étaient imités et donnés en exemple, entre autres par les parents dans l'éducation de leurs enfants. Le castor, le loup, le renard et l'ours ont une place privilégiée dans les légendes.
 
 
Les neuf préceptes du Code de la Juste Relation :

Ne dis que la vérité.
Ne parle que des bonnes qualités des autres.
Sois un confident et ne répands aucune rumeur.
Ecarte le voile de la colère pour libérer la beauté inhérente à chacun.
Ne gaspille pas ce qui t'est donné, et tu ne seras pas dans le besoin.
Honore la lumière en chacun. Ne fais pas de comparaisons; considère chaque chose pour ce qu'elle est.
Respecte toute vie; dégage ton coeur de l'ignorance.
Ne tue pas et ne nourris pas de pensées coléreuses, qui tuent la paix comme une flèche.
Agis maintenant; si tu vois ce qu'il faut faire, fais-le.
 
 
Les Dix Commandements Indiens :

1-    Restez près du grand esprit
2-    Montrez le grand respect pour les êtres qui te sont chers
3-   Donnez l'aide et la bonté là où elle est requise
4-    Soyez véridique et honnête à tout moment
5-    Faites ce que vous savez pour avoir raison
6-    Occupez-vous du bien-être de l'esprit et du corps
7-    Traitez la terre et toutes qui demeurent dessus avec le respect
8-    Prends entière resposabilité de vos actions
9-    Consacrez une part de vos efforts au bon plus grand
10-  Travaillez ensemble au profit de toute l'humanité
Et ils les ont appelés des sauvages!!!

LE RESPECT DE LA TERRE :

La terre n'appartient pas à l'homme
C'est l'homme qui appartient à la terre
La terre est donc notre mère à tous.

SEATTLE, chef des Indiens Dwamish,
en 1854, au Président des USA



Si vous parlez aux animaux ils parleront avec vous et vous vous connaîtrez.
Si vous ne leur parlez pas, vous ne les saurez pas, et ce que vous ne savez pas vous craindrez.
Ce qu'on craint, on détruit.

Dan En chef George
Chef, homme sage, et acteur
Du livre mon coeur monte



Traitez le puits de la terre: il ne vous a pas été donné par vos parents,
il vous a été prêté par vos enfants. Nous n'héritons pas
la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants.
Proverbe Indien Antique


Quand tu te lèves le matin,
remercie pour la lumière du jour,
pour ta vie et ta force.
Remercie pour la nourriture
et le bonheur de vivre.
Si tu ne vois pas de raison de remercier,
la faute repose en toi-même.
Tecumseh, chef shawnee (1768-1813)


Qu'est-ce que la vie?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
et se perd au coucher du soleil.
Crowfoot, chef blackfeet (1821-1890)


Enfant, je savais donner;   j'ai oublié cette grâce depuis que je suis devenu civilisé.
J'avais un mode de vie naturel alors qu'aujourd'hui, il est artificiel.
Tout joli caillou avait une valeur à mes yeux;  chaque arbre qui poussait était un objet de respect.
Maintenant, je m'incline avec l'homme blanc devant un paysage peint dont on estime la valeur en dollars.
Ohiyesa, écrivain indien contemporain


Le silence est l'équilibre absolu du corps, de l'esprit et de l'âme.  L'homme qui préserve l'unité de son être reste à jamais calme et inébranlable
devant les tempêtes de l'existence - pas une feuille qui bouge sur l'arbre, pas une ride à la surface étincelante du lac - voilà, aux yeux du sage
 illettré, l'attitude idéale et la meilleure conduite de vie.
Si vous lui demandez :   «Qu'est-ce que le silence?», il répondra : «C'est le Grand Mystère!» «Le silence sacré est Sa voix!»
Si vous demandez :   «Quels sont les fruits du silence?», il dira :  «C'est la maîtrise de soi, le courage vrai ou l'endurance, la patience, la dignité
 et le respect.  Le silence est la pierre d'angle du caractère.»
Ohiyesa, écrivain indien contemporain


Quelques histoires qui se racontent...
 
Le mythe de la création du monde

Pendant fort longtemps, les Hurons-Wendat ont vécu de l'autre côté du ciel. Un jour, une jeune femme, nommée Aataensic, creusait au pied d'un grand arbre à la recherche de racines pour guérir son mari malade. Par inadvertance, la jeune femme, qui était enceinte, perdit pied et tomba dans un trou du ciel. Deux Grandes Oies sauvages aperçurent la jeune fille dans sa chute vertigineuse. Déployant leurs ailes immenses, ils se précipitèrent vers la malheureuse et la sauvèrent in extremis d'une noyade certaine en la juchant sur leur dos.
Ne sachant que faire, les Grandes Oies s'adressèrent à la Grande Tortue qui nageait dans cet océan des premiers âges. Reconnue entre tous pour sa sagesse, la Grande Tortue décida sur le champs de convoquer un conseil réunissant tous les animaux aquatiques dans le but de trouver une solution. S'adressant à eux, elle demanda aux animaux les plus valeureux de lui ramener quelques grains de terre des profondeurs de l'océan. Parmi les nageurs aguerris, la Loutre, le Rat Musqué et le Castor plongèrent tour à tour, mais tous les trois revinrent bredouille, complètement épuisés par l'effort, et rendirent l'âme aussitôt. La situation était désespérée.
C'est alors que sous l'œil amusé de plusieurs, le vieux Crapaud se porta volontaire et s'engouffra aussitôt vers les noirceurs de l'abîme. Longtemps après, alors que tous le croyaient disparu à jamais, le Crapaud refit surface avec quelques grains de terre dans la gueule. Cette terre fut, avec grands soins, déposée sur le dos de la Grande Tortue et, très rapidement, cette poignée de terre devint une île verdoyante d'une très grande dimension. La jeune fille s'établit sur cette île et donna naissance à son enfant. Cette île fut nommée Wendake et elle abrita désormais la nation huronne-wendat. Depuis ce temps, lorsque la Grande Tortue bouge, la
Terre se met à trembler.
 
L'origine du maïs
Selon une très vieille légende racontée par nos aînés, le peuple abénakis fut, dans un temps très lointain, frappé d'une terrible famine qui apporta la mort et la désolation au sein de la nation. Même si le peuple abénakis allait péniblement d'un territoire à un autre, la nourriture demeurait introuvable. Des hommes, des femmes et des enfants, parfois même des familles complètes moururent de cette famine cruelle. Il fallait absolument trouver une solution pour sauver le peuple d'une mort totale. Un jour, un homme d'une grande faiblesse, gisant au pied d'un arbre, eut soudainement une vision dans laquelle le Créateur lui expliqua que lui seul pouvait sauver son peuple au prix très grand sacrifice. Ce sacrifice était la vie de sa femme en échange de la survie de son peuple. L'homme était partagé entre le désespoir le plus total et la confiance qu'il avait en son Créateur. L'homme mit alors fin aux jours de sa femme et l'enterra sur le champ.
Comme le créateur le lui avait clairement spécifié, il laissa sortir de terre l'abondante chevelure de la morte. Dès la saison suivante, la terre fut d'une générosité extrême et elle offrit aux Abénakis du maïs en abondance. Notre peuple était sauvé. C'est pour cette raison que l'on retrouve sur les épis de maïs quelques cheveux dorés pour nous rappeler le sacrifice de la vie d'une femme pour la survie de sa communauté.
 
L'Attrapeur de rêves
L'attrapeur de rêves est une pièce artisanale fabriquée par les Amérindiens il y a fort longtemps. Selon la légende, il servait à empêcher les enfants et les adultes d'avoir de mauvais rêves.  Aujourd'hui, il suffit de le placer à un endroit où il peut capter la lumière au lever du soleil, comme par exemple à la fenêtre d'une chambre.
Selon la légende, l'attrapeur de rêves devait être tissé un peu comme une toile d'araignée.  Cette toile, lorsqu'elle attrapait un rêve, avait comme fonction de le filtrer.  Si le rêve était bon, il passait par le trou de la toile, se dirigeait vers les plumes et ainsi il pouvait revenir.  Par contre, si le rêve était mauvais, il devenait prisonnier de la toile jusqu'au lever du jour pour être brûlé par le soleil et disparaître à jamais.
 

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